La première chose que j’ai faite en arrivant au monde, c’est crier. Seulement, je ne me souviens plus si c’était pour exprimer de la joie, de la surprise, de la douleur, de la terreur, du plaisir, de la victoire ou encore de la révolte. Ne sachant à quelle occasion je pouvais le sortir, je l’ai longtemps réprimé. J’étais bien trop fatiguée pour m’en préoccuper. Si bien qu’un jour, il m’a échappé.
Il était si fort, si violent, que je suis restée abasourdie ; me demandant comment il avait pu, lui d’ordinaire si discret, se livrer à un telle fureur.
Je l’ai sommé de rentrer, mais il a refusé ! Lorsque je lui ai demandé pourquoi ? Il a répondu que je l’avais trop longtemps contenu et qu’il n’en pouvait plus. Il avait fait trop de chemin, il venait de très loin, avait enflé, enflé jusqu’à exploser.
Je lui ai présenté mes excuses, ai supplié son pardon. Je n’avais jamais appris à crier sciemment. Il a accepté à condition que je le laisse aller et venir quand le besoin s’en ferait sentir. J’opinai sans réserve, trop contente de combler enfin mon ignorance.
Aussi, lorsque des déserts de silence arrivaient jusqu’aux portes de mon ennui, je poussais un cri. Oh, je le poussais timidement d’abord pour voir quel effet cela faisait, puis un peu plus fort pour faire du bruit.
Plus je pratiquais, plus je m’enhardissais. Je les essayais tous. Les cris de détresse, les cris d’enthousiasme, les cris de guerre ! Je les modulais, allais jusqu’à les prolonger. J’étais enivrée. Je les réclamais tous à cor et à cri. Ma fatigue, envolée !
Ce jour là, j’avais compris que l’on n’est jamais autant en vie que lorsque l’on pousse un cri.
Le cri est salvateur, ne l’empêchez pas de s’exprimer.
Allez-y vous aussi. Où que vous soyez, poussez un cri !

TOUS LES CRIS LES S.OS Daniel Balavoine
Oui c’est vrai que c’est bien de crier! Après faut pas que ça fasse peur aux autres non plus! 😉 Merci pour ton texte!
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D’où la nécessité de bien les choisir pour n’utiliser que ceux qui font du bien. 🙂
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Très belle chanson Nadia, j’aime beaucoup…et tes mots s’enroulent tout autour. Un cri trop souvent et longtemps réprimé…il vient de loin si souvent et parfois on ose pas le laisser s’échapper, un peu par peur et beaucoup parce que cela dérange le confort des bones gens. Pourtant, ce cri est la voie de la délivrance si souvent. Merci ma belle et bravo pour ce texte si bien écrit. Gros bisous, Delvi.
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Merci beaucoup Delvi. Très touchée. Tu as raison, cela dérange et on oublie trop souvent de le faire et pourtant en ce moment, il y aurait de quoi pousser un énorme cri ! Gros bisou
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A reblogué ceci sur PARTAGER LA MAGIE – SHARING THE MAGIC.
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Tu as frappé fort, Nadia, en plein cœur… ce texte sublime pourrait être le mien…
Merci, Amie, ça fait tant de bien… j’envoie dans le cyberespace…
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Merci beaucoup Elisabeth. Fais-en le tien. Je suis ravie de partager un cri avec toi. Ton commentaire me fait autant de bien.
Bises
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superbe témoignage ! qui résonne avec ma météo intérieure du moment…reste plus qu’a trouver l’espace pour crier…..merci pour cet article
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Merci Sandra ! Tu peux le créer ton espace 🙂
Ton voyage en Afrique est un cri en soi.
Bises !
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Merci Nadia pour ce rappel sublime que le cri peut aussi être salvateur. Quand on le pousse, quand on l’entend… Je relaie le tien au monde
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Merci ma belle ! Je le pousse souvent dans ma voiture parce que je m’y sens libre et que je n’ai aucune retenue.
Bises !
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Merci Nadia. J’ai toujours été adepte du cri, je le poussais jusque dans mes rires. Mais à force de crier au loup… En tout cas, j’adore ton style, la personnification, la progression. Magnifique texte, merci beaucoup! BIses!
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Justement, pousser un cri de louve permet de renouer avec son instinct. Ne t’en prive pas ! 🙂
Bises
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Bonjour Gaïa, ma curiosité c’est éveillée et lisant un de tes com chez mon amie Élisabeth, je viens donc en curieux et je trouve un endroit sympa où il fait bon flanner, je reviendrais. Ou, le cri est salvateur ! Connais-Tu le cri du Loup le soir au dessus des joncs ? 😉
Amical bonjour d’un Loup Provençal 🙂
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Bonjour Loupblanc04 ! Merci pour le commentaire, cela me touche beaucoup. Elisabeth est extraordinaires et ses amis sont les bienvenus ici. Je connaissais le cri des cormorans le soir au-dessus des jonques, mais pas celui des loups. Ca donne quoi
😉 J’ai visité ton site et j’ai bien apprécié aussi. Je reviendrai moi aussi.
Excellent week-end ! 🙂
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Magnifique article …..
Pour ma part, je suis très sensible aux cri des bernaches ( oies sauvages ) , lorsqu’elles nous quittent à l’approche de la saison froide, et qu’elles reviennent au printemps …
J’en pleure à chaque fois ….
J’aime beaucoup ton blog Gaïa …
À bientôt ….
Amitiés
Manouchka
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Merci Madeleine, je suis très touchée. J’aime aussi beaucoup le tien. Ton témoignage sur le cri des oies sauvages est très poignant. Ce doit être impressionnant et j’imagine ton émotion. Ma mère avait gardé le souvenir de celui des cigognes. 🙂
Bises !
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Que j’aime ton récit ! C’est justement parce qu’on ne crie pas souvent que l’on vit la chose comme une libération, une explosion énergétique !
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Merci Polina ! C’est exactement ça, une explosion énergétique. Tu as trouvé les mots. 🙂
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le cri.. oui, même silencieux, il peut être si puissant… je le connais bien… Merci Gaia pour ce texte, il me touche particulièrement….
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Merci à toi pour tous les beaux cris que tu as poussé jusqu’ici. 🙂
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bravo pour ce texte qui contient toute ton énergie !
à coup sûr elle va te mener loin ! une de mes chansons préférées également !
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Merci Eric ! Tu as une belle énergie toi aussi. Balavoine était un personnage et toutes ses chansons étaient des cris magnifiques.
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Un de mes peintres préféré avec Le Caravage …!!!
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