Alice au pays des merveilles
« Je me demande si j’ai été transformée pendant la nuit. Réfléchissons : étais-je bien la même quand je me suis levée ce matin ? Il me semble en effet me rappeler que je me sentais un peu différente. Mais si je ne suis plus la même, une question s’impose : qui puis-je bien être ? Ah, voilà la grande énigme ! »
« La chenille retira le narguilé de sa bouche et s’adressa à Alice d’une voix molle et endormie :
– Qui es-tu, toi ? (…)
– Je… je ne sais pas vraiment, madame, pour le moment. Du moins, je sais qui j’étais quand je me suis levée ce matin, mais je pense que, depuis, j’ai dû changer plusieurs fois.
– Que veux-tu dire par là demande sévèrement la chenille. Explique-toi.
– Hélas ! Madame, le « moi » que vous me demandez d’expliquer n’existe plus. Je suis une autre, voyez-vous.
– Non, je ne vois pas.
(…)
– Eh bien, vous ne vous en êtes peut-être pas rendu compte, dit Alice, mais quand vous devrez vous changer en chrysalide-un jour vous serez obligée vous savez- et ensuite vous changer en papillon, je pense que cela vous paraîtra un peu bizarre, non ?
– Pas le moins du monde.
– Eh bien, vous n’êtes peut-être pas de cet avis, mais je sais que moi, je trouverais ça très bizarre.
– Toi ! dit la chenille avec mépris. Qui es-tu, toi ? »
Après avoir relu ce passage du livre de Lewis Caroll, je me suis dit :
– C’est vrai ça, au fait. Qui suis-je ? J’ai demandé à moi-même. Mais moi-même était bien en incapacité de me répondre car il n’est pas moi.
– Qui peut répondre mieux que toi-même ? me rétorqua-t-il.
– Tu as raison, je vais lui poser la question.
Toi-même a formulé simplement cette injonction : « Connais-toi toi-même. »
C’était à devenir fou ! J’ai renoncé à me connaître alors j’ai demandé :
– Qui êtes-vous ?
Utiliser le regard de l’autre comme un miroir pour découvrir une miette de sa réalité… Merci Nadia pour ce partage 💕
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Merci Elisa pour cette réflexion. Oui, finalement, on se définit souvent par rapport au regard de l’autre et on oublie de se définir par rapport à soi. De toutes façons, même dans ce cas, nous le faisons à travers un filtre sociétal et comme le dit si bien Alice, le moi d’hier n’existe plus. Penser connaître qui l’on est peut paraître illusoire si l’on considère que notre vision de nous sur la durée est tributaire de la représentation de nous dans le passé et celle ci ne peut être objective. Elle est mouvante. Belle journée à toi mon amie 🙂 .
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Tu sais que c’est mon conte fétiche ? merci d’avoir réveillé en moi de doux moments
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J’en suis ravie et bienvenue à bord alors Laurence, parce que c’est un de mes contes préférés aussi 😉 Les grains de folie sont des pépites dans ce bouquin. Merci à toi pour ton commentaire et douce nuit 🙂
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Merci Oh Merci Gaïa 🙂
J’adore ce parallèle Alice et Krishnamurti 😉 bien vu 🙂
Je l’ai écouté avec délectation : « Vous êtes l’histoire de l’humanité ». Ce principe n’est pas évident a appréhender, aussi on peut aller lire « J’ai vécu 15 milliards d’années » du Professeur Jean-Emile Charon (physicien et « philosophe » spécialisé dans la recherche nucléaire, la structure de l’univers etc). Cela donne une idée plus « concrète »… de ce principe.
Tiens, je fonce dans ma bibliothèque et je vais aller me replonger dans un des livres de Krishnamurti … pris au hasard c’est toujours fructueux 😉
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Merci beaucoup pour ce commentaire, je suis tout à fait d’accord et moi aussi, je vais aller faire un tour du côte de Charon pour approfondir le sujet 🙂 Douce nuit à toi !
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J’ai adoré cet article.
Et le passage choisit dans le conte est d’une justesse incroyable !
Qui es-tu toi ?
Quelle belle réponse spirituelle d’Alice.
Je vais lire ce conte plus en profondeur. .
Merci pour ce partage
Fred
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Merci beaucoup ! Oui, Alice c’est comme le petit prince, il faut relire ces oeuvres pour découvrir tous les messages cachés derrière les métaphores. Merci pour la visite et belle journée ! 🙂
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